On ne célèbre pas les victoires (c'est mal !)
Certes...
on envoie la flotte célébrer nos défaites
... mais là on a eu raison. Outre le fait que bouder l'invitation nous aurait exposé à d'autres sarcasmes, la présence du
Charles du Gaulle dans la parade navale a bien fait comprendre à tout le monde qui était désormais la première marine d'Europe... et les Britanniques l'ont compris les premiers. Hervé Coutau-Bégarie relate ainsi l'effet produit :
« La participation française à cet événement n’allait pas de soi, d’autant que les autorités françaises avaient stupidement décidé de faire l’impasse sur le bicentenaire d’Austerlitz. La marine avait donc un argument tout trouvé pour ne pas participer à une commémoration du même genre, au surplus à son détriment. Mais les Britanniques tenaient essentiellement à la présence des Français, allant, pour l’obtenir, jusqu’à effacer du programme officiel la référence explicite à Trafalgar. L’état-major de la marine a réagi avec finesse, en acceptant le principe de la participation et en plaçant celle-ci au niveau le plus élevé. La France a ainsi été représentée à la revue navale par le porte-avions Charles de Gaulle et un sous-marin nucléaire d’attaque. Il s’est trouvé que le porte-avions américain initialement annoncé s’est finalement désisté, l’US Navy estimant que sa sécurité ne pouvait être convenablement assurée. De sorte que c’est la France qui a eu le représentation la plus spectaculaire. Certains organes de presse britannique n’ont pas manqué de le faire remarquer, tout comme ils se sont agacés de la disparition de la référence officielle à Trafalgar. La France a ainsi fait coup double à peu de frais. »
A l'époque, le
Sunday Times a accusé la France de "voler la vedette" (steal the show) en ayant accepté de participé à ce niveau... Notez que les anglais ont également fait une courbette au politiquement correct en désignant comme "rouge" et "bleue" les flottes participantes à la "reconstitution" de la bataille, à moins que ne cela ne soit de la politesse.
Depuis, ils se consolent avec de mauvais films d'espionnage.
Lloyd George: "Vous autres, français, oubliez toujours qu'entre l'orgueil et le ridicule, il n'y a qu'un pas"
Clemenceau: "Oui: le Pas-de-Calais"!