Paul Paillote entretien sur France Culture

[philippe]

Un entretien passionnant avec celui qui fut à la tête du contre-espionnage entre 35 et 45
Un remarque liminaire invite à prendre l’entretien avec des réserves.
Il a poursuivi les agents de l'Abwher mais aussi les collaborationnistes ainsi que les gaullistes et communistes.

"Mémoires du siècle - Colonel Paul Paillole, responsable des services secrets français de 1935 à 1945"
https://www.radiofrance.fr/francecultur ... ce-7447885

[dugeria]

Je suis tombé sur cette interview par hasard, je vous la recommande aussi. Je savais que Staline n'avait pas écouté son renseignement au sujet du plan Barbarossa mais j'ignorais que le plan d'Hitler à l'Ouest avait fuité aussi sans que le haut commandement Français n'en tienne compte, c'est accablant...

[greg]

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Je suis tombé sur cette interview par hasard, je vous la recommande aussi. Je savais que Staline n'avait pas écouté son renseignement au sujet du plan Barbarossa mais j'ignorais que le plan d'Hitler à l'Ouest avait fuité aussi sans que le haut commandement Français n'en tienne compte, c'est accablant...

Ce sont toujours des questions très complexes. Le "renseignement", c'est quoi? Ce sont des milliers d'informations qui viennent de centaines de sources différentes, et qui finissent forcément par devenir contradictoires entre elles. A partir de ce véritable fouillis, il faut parvenir à dégager des tendances. C'est un véritable défi. Et après-coup, tu trouveras fatalement des sources qui diront qu'elles avaient clairement prévu ce qui allait arriver et qu'on n'a pas tenu compte de leurs avertissements...

Concernant "l'aveuglement" de Staline par exemple, il y avait surtout la volonté de ne pas procurer à l'Allemagne la moindre excuse d'intervention par une "provocation".

[philippe]

Staline avait aussi et peut-être surtout, une forme de rationalité qu'Hitler n'avait pas.
pour Staline, il était inconcevable que l'Allemagne se lance sur une guerre sur deux fronts. Il avait parfaitement conscience d'être le prochain sur la liste mais n'imaginait pas que se soit si tôt, avec une Angleterre encore debout.
les fuites de Schmidt ainsi que la réunion où Hitler annonce tout ce qui va arriver sont connues (une autre fuite vient de la fille du général chez qui la réunion a eu lieu), le grands drame est que personne n'arrive à les prendre au sérieux.

[Oddball_67]

Je suis tombé sur cette interview par hasard, je vous la recommande aussi. Je savais que Staline n'avait pas écouté son renseignement au sujet du plan Barbarossa mais j'ignorais que le plan d'Hitler à l'Ouest avait fuité aussi sans que le haut commandement Français n'en tienne compte, c'est accablant...

Ce sont toujours des questions très complexes. Le "renseignement", c'est quoi? Ce sont des milliers d'informations qui viennent de centaines de sources différentes, et qui finissent forcément par devenir contradictoires entre elles. A partir de ce véritable fouillis, il faut parvenir à dégager des tendances. C'est un véritable défi. Et après-coup, tu trouveras fatalement des sources qui diront qu'elles avaient clairement prévu ce qui allait arriver et qu'on n'a pas tenu compte de leurs avertissements...

C'est tout à fait ça, même si on en prend connaissance, comment déterminer la bonne info parmi tant d'autres sources contradictoires.
Noyer l'adversaire sous de fausses infos revient à lui cacher les quelques vrais qui pourraient lui parvenir. Cf Fortitude, etc. Et il me semble que les ukrainiens ne font pas autrement, en ce moment

[greg]

Staline avait aussi et peut-être surtout, une forme de rationalité qu'Hitler n'avait pas.
pour Staline, il était inconcevable que l'Allemagne se lance sur une guerre sur deux fronts. Il avait parfaitement conscience d'être le prochain sur la liste mais n'imaginait pas que se soit si tôt, avec une Angleterre encore debout.

Joseph était également persuadé (et on le comprend, ma foi) que les Occidentaux faisaient tout pour jeter l'Allemagne et l'URSS l'une contre l'autre. Tout ce qui venait de l'Ouest était perçu comme faisant partie d'une grande opération d'intoxication dans ce sens.

[philippe]

Staline avait aussi et peut-être surtout, une forme de rationalité qu'Hitler n'avait pas.
pour Staline, il était inconcevable que l'Allemagne se lance sur une guerre sur deux fronts. Il avait parfaitement conscience d'être le prochain sur la liste mais n'imaginait pas que se soit si tôt, avec une Angleterre encore debout.

Joseph était également persuadé (et on le comprend, ma foi) que les Occidentaux faisaient tout pour jeter l'Allemagne et l'URSS l'une contre l'autre. Tout ce qui venait de l'Ouest était perçu comme faisant partie d'une grande opération d'intoxication dans ce sens.

un biais cognitif et idéologique ?

[greg]

un biais cognitif et idéologique ?

Disons une analyse qu'on peut considérer comme "rationnelle" sur le fond. Le grand jeu des années 30, c'est de tout faire pour balancer Adolf sur la g..... de l'autre camp. Ce qui explique en partie pourquoi il a tellement eu les mains libres pour sa politique d'expansion. Tout le monde le ménageait, et il a pu en jouer à fond.

[Sly]

Merci pour le lien !

il y a parfois de véritables pépites dans "les nuits de France Culture", des redifs fantastiques - dans cette excellentes série "Mémoires du siècle" des années 90, il ont rediffusé également un "Pierre Clostermann, Compagnon de la Libération, ancien pilote de guerre" ==> https://www.radiofrance.fr/francecultur ... 96-9566187

[JPG]

Merci pour le lien !

il y a parfois de véritables pépites dans "les nuits de France Culture", des redifs fantastiques - dans cette excellentes série "Mémoires du siècle" des années 90, il ont rediffusé également un "Pierre Clostermann, Compagnon de la Libération, ancien pilote de guerre" ==> https://www.radiofrance.fr/francecultur ... 96-9566187

Oui ça vaut le coup d'y fouiller, j'ai aussi trouvé ceci:

https://www.radiofrance.fr/francecultur ... ance-libre