Les livres d'une vie

[maelvine]

Les sensibilités différent car l'expression "livres d'une vie" me parle terriblement.

Il y a ceux qui vous ont frappé et passionnés. Ceux dont on mesure le nombre de page, catastrophé par la perspective qu'ils auront une fin.

Quand de tels livres sont achevés, ils laissent un sentiment de vide pendant plusieurs jours. Les deux étendards de Lucien Rebatet m'a fait ça, comme certains Houellebecq.

Et puis il y a ceux que vous regrettez de ne pas avoir lu plus tôt, comprenant qu'ils vous auraient fait gagné du temps dans votre cheminement. Typiquement La 25e heure de Virgil Gheorghiu ou La Vouivre de Marcel Aymé, ou encore Octave Mirbeau.

J'ai relu Victoires perdues, qui s'appelle maintenant plus sobrement Mémoires de Von Manstein. Ca m'avait frappé il y a bien 30/40 ans. Il y a de très bons passages, ceux où VM trace des perspectives stratégiques. Une grande partie du texte est aride, avec des évocations rapides de combat sans la moindre carte pour vous aider à saisir les enjeux immédiats, même pour le "spécialiste" que je suis.

Je me demande pourquoi ce texte m'avait fait impression..... Peut-être son titre d'origine, assez bon il faut le dire? Ou son aridité, qui donnait l'impression au jeune homme que j'étais d'avoir fait un effort qui méritait une satisfaction, même feinte?

[WiFDaniel]

J'ai relu Victoires perdues, qui s'appelle maintenant plus sobrement Mémoires de Von Manstein. Ca m'avait frappé il y a bien 30/40 ans. Il y a de très bons passages, ceux où VM trace des perspectives stratégiques. Une grande partie du texte est aride, avec des évocations rapides de combat sans la moindre carte pour vous aider à saisir les enjeux immédiats, même pour le "spécialiste" que je suis.

Et j'ai ouvert la version en allemand il y a quelques mois. C'est encore pire : Manstein parsème sa prose des abréviations professionnelles. Il n'écrit pas "Halder" mais "Chef des Gen.Stabs d. H.", pas "Kluge" mais "Ob.Kdo.d.H.Gr.".

[maelvine]

Le traducteur a eu du mérite!

[Sertorius]

Cela m'était un peu sorti de l'esprit, mais je me rappelle maintenant que, quand j'étais au collège ou au lycée, je dévorais au CDI les deux volumes de l'histoire de la seconde guerre mondiale de Raymond Cartier, ainsi qu'un livre de Tite-Live couvrant uniquement la seconde guerre punique.



Il y avait aussi une collection très développée d'une revue d'histoire (Historia si je me souviens bien) que j'ai épluchée avec soin.

Je regarde le fil sur le tard et oui, celui-ci m'a bien marqué, bien qu'on trouve quelques erreurs ou impasses (Koursk balayé en trois lignes de mémoire). Raymond Cartier arrivait à bien rendre le mouvement de l'histoire et les ses ruptures, avec une immersion réussie dans les processus de commandement allemands, américains, anglais et français. Pourtant, il est en retrait dans mon panthéon dont trois titres se distinguent :

Hannibal de Serge Lancel, où comment conserver le caractère épique du personnage tout en restituant les doutes de l'historien lorsque les sources sont insuffisantes ou contradictoires.

The Rommel Papers, recueil par nature subjectif mais bien rédigé, vivant, permettant de saisir les aspects opérationnels et tactiques des campagnes de 1940-1943, avec des digressions plus théoriques comme les Règles de la guerre du désert dont l'application suit (ou précède).

L'Histoire Romaine de Mommsen. On a fait plus précis depuis le XIX siècle et pourtant, sur tous les thèmes que j'ai revus par le prisme d'historiens modernes, à partir de la première guerre punique, il y a finalement assez peu à corriger dans cette somme monumentale.

[Darlan]

Das Boot la véritable histoire. Je ne me souviens plus de l'éditeur

[Dive Bomber]

Das Boot la véritable histoire. Je ne me souviens plus de l'éditeur

Tu parles du livre Le Styx de Lothar-Gunther Buchheim ?

[Darlan]

Cela ne s'appelait pas stix juste Das Boot la véritable histoire. Je ne rentre chez moi que dans un mois, je te dirai quoi alors.

[Lorenzo]

personne n'a cité les Rois Maudits ?

[hell on wheels]

personne n'a cité les Rois Maudits ?

Non !

[Semper Victor]

Les légions perdues (Les aventures d'Alix). Cet album a hanté ma jeunesse...

La guerre du Péloponnèse (Thucydide), c'est le livre de mon âge adulte, celui que je possède dans le plus grand nombre d'exemplaires et d'éditions différentes.