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[WiFDaniel]

Tu verras qu'ils sont un peu plus critiques sur les choix amenant la marine à promouvoir une guerre contre USA+UK, pointant par ex des arguments circulaires. "One can scarcely think of a set of strategic postulates longer on risk and short on logic and careful calculation of alternatives" (p. 453-454).

[Lionel martinez]

Le dernier chapitre est une description de la marche à la guerre de la marine impériale japonaise. La toute première partie de ce dernier chapitre est l’étonnante narration de la perte de toute logique ou rationalité stratégique de la marine japonaise. Le credo ancien et fondamental d’un ennemi à la fois est abandonné, la logique circulaire qu’évoque Daniel contraint à attaquer les USA pour ne pas être démuni en cas d’attaque des USA, les deux services rivaux, armée et marine, sont étrangement d’accord pour la même aventure vers les mers du sud, loin, si loin de la base stratégique de la puissance régionale qu’est alors le japon, aventure pour laquelle aucun des deux services n’est préparé. Après des atermoiements intéressants et significatifs, les plans d’opérations sont dressés pour la conquête du sud. S’ajoute alors la description de l’origine de l’attaque sur Pearl Harbor. Se trouvent aux commandes opérationnelles des officiers qui ne partagent pas l’enthousiasme pour ce conflit et qui en devinent en partie au moins la nature et le résultat possible pour le Japon. Un point souvent ignoré est la mobilisation de la marine bien avant l’embargo américain: le Japon se lançait dans le conflit avant d’y être poussé et en ayant tout fait pour y être contraint. La raison ou plutôt les différentes raisons qui expliquent ce raisonnement circulaire sont évoqués et développés dans l’épilogue.

Ce dernier fait également le bilan des deux premières années de la guerre. Assez rapidement puisque ce n’est pas là son propos. Mais il fallait sans doute montrer les résultats des années de préparation qui elles sont bien l’objet de ce livre. Le constat est clair. Et peut se résumer en deux phrases bien tournées:

More fundamentally, it can be charged that the Japanese navy neither understood nor prepared for war at all. Rather, it believed in and prepared for battle.

C’est terriblement affligeant.

Ce livre manque d’explications sur les raisons politiques et sociales de cette course à la guerre, sur ce militarisme de la marine: pourquoi la marine alimente sa raison d’être par un conflit qui ne sert en rien les intérêts du Japon et du peuple japonais? Pourquoi les voix raisonnables ne sont pas entendus? Il faudra chercher cela ailleurs, puisque là n’est pas le propos du livre. Les Belles-Lettres ont récemment publié une traduction de trois textes importants de Masao MARUYAMA, et c’est cela qu’il faudrait sans doute lire maintenant. Mais je vais attendre que la tristesse s’éloigne un peu.

[Fandorine]

Un [petit]retour sur Georges Minois, Richard III : Le roi maudit ?, de Georges Minois, parce qu’il m’a gentiment été conseillé ici par Semper Victor et parce que c’est un ouvrage intéressant sur une période connue et méconnue de l’histoire anglaise : la guerre des deux roses.

Si l’ouvrage est centré sur la personnalité (complexe) de Richard III, l’auteur a la bonne idée de contextualiser et de cadrer son propos. Après tout, le règne de Richard aura duré deux ans, il est important de cerner d’où il vient et en quoi cette période fut charnière.

Les 100 premières pages caractérisent la société anglaise dans son ensemble. Un tableau riche, dense, mais également très didactique, offrant le déploiement de comportements nouveaux concernant l’économie (surtout) et les mœurs (j’ai particulièrement apprécié l’attention portée à la perte des attitudes féodales au profit d’un décorum nostalgique et surchargé pour en exalter les valeurs supposées).

Si l’on y suit la jeunesse, puis l’adolescence de Richard, les 200 pages suivantes se focalisent sur la succession de heurts, de trahisons, de complots, de coup bas qui émailla les relations entre les York et les Lancastre. Sans oublier les turpitudes avec les royautés voisines, notamment la France. On comprend comment, à l’aune de quelles préoccupations (l’église, la fidélité, le repli sur soi, etc.), s’est forgée la personnalité de celui qui devient roi par un coup de force. On s’attarde ensuite sur les circonstances de ce coup de force, sur la volonté de réforme du roi, sur l’advenu de nouvelles trahisons et sur sa mort.

Le tout est encadré (dans l’introduction et plus longuement à la fin de l’ouvrage) sur la manière dont les cultures populaire et historique se sont emparé de cette figure royale (Shakespeare en premier lieu, mais pas seulement), une approche pertinente et bienvenue tant ce roi est vecteur et porteur d’avis tranché, tout en restant méconnu (du moins, de ce côté-ci de la Manche).

J’ai apprécié l’ouvrage pour plusieurs raisons, même si des notes de bas de pages, des renvois précis aux sources auraient été sympathiques au fil de la lecture, les incertitudes historiques sont notifiées (et, comme pour la mort des neveux de Richard, différentes options sont envisagées), l’auteur renâcle à décrire par le menu les us et les coutumes de la cour, s’il cite des anecdotes romanesques (la tentative de fuite de Buckingham déguisé ou celle de Henri Tudor, également déguisé, etc.) cela fait l’objet de quelques lignes uniquement et son approche didactique permet de suivre et de comprendre l’enchainement des causes et des effets dans une période… bordélique² en diable.
Bien sûr, le plan d’ensemble reste « scolaire », les titres sont transparents, il y a quelques répétitions (Hernani est cité de nombreuses fois) et une certaine désinvolture peut être perçue ici et là quand il s’agit de religion ou de caractériser un noble (je n’ai rien contre, mais cela peut choquer certains lecteurs). L'ensemble semble suivre un processus bien établi, comme un manuel de la bonne vulgarisation historique. Ce qui donne une impression générale parfois trop dense et parfois pas assez. Le point positif est que l'on est jamais perdu, ce qui est une très bonne chose (et c'est une porte d'entrée fiable). Néanmoins, on sent que des aspects (relations internationales, système des dettes, la féodalité, l'intrication religieuse etc.) sont traités rapidement (sans être éludés) ce qui est assez frustrant (surtout lorsque la notion de "destin" est rappelée de nombreuses fois en fin de chapitre)

Je connaissais Richard III par La fille du temps (immense roman policier de Josephine Tey, cité par Minois) et par énormément de références à la période dans des romans policiers historiques (finalement plus que par le biais de Shakespeare). L’ouvrage dresse un paysage clair de l’époque (et, franchement, entre les droits de succession, les retournements de veste, les pactes secrets et les turpitudes familiales, ce n’est pas une tâche facile), ce qui permet de saisir (souvent en creux) la personnalité historique derrière le personnage romanesque.

[Thierry Michel]

Il existe au moins un roman historique qui présente Richard III sous un jour sympathique :



De mémoire, ça se lit bien.

[Sly]

Merci pour cet aperçu du livre de Minois !

il y a aussi l'excellent ouvrage que lui à consacré un immense historien, Paul Murray Kendall:

[joma]

Je viens de finir :


L'histoire des paras italiens de leur origine au 8 septembre 43.
Comme l'indique Leser dans sa conclusion , des belligérants qui ont développé des capacités parachutiste avant ou durant la guerre, l'Italie est la seule sans vision opérationnel pour ses troupes.
Il faut dire que les paras sont essentiellement l’œuvre d'un homme : Italo Balbo. Le gouverneur de la Libye fatigué des lenteurs administratives pris les chose en main, ce qui explique que la première unité de para ne soit pas issue de l'armée italienne mais des troupes coloniales. A partir de se premier bataillon de para libyen l'Italie va créé deux divisions de para (une troisième en préparation en septembre 43) et une division aérotransporté. Malgré cette impression de force aucune opération aéroporté d'ampleur ne sera effectuer, seul quelque raid seront lancé.
Le livre plonge dans les processus (compliqué) de création des paras, du choix des bases d'entrainement, des avions de transports, au type de parachute. Des difficulté à avoir une vision clair de l'emploie des troupes aéroportés (ah les rivalités et incompréhensions interservices), à leur combat et leur rares opérations purement parachutiste.
On a aussi 52 cartes en couleur qui permet une bonne vision lorsque les combats sont décris.
Malgré la spécificité du sujet, le style de Leser qui est clair et facile à lire permet de s’immerger sans problème dans les processus décisionnels.

[Frederic Velasco]

"1789-1815 Révolution-Consulat-Empire" (Belin/Folio)
Quelqu'un a ce livre et pourrait me dire quelle est la répartition des 3 parties (nombre de pages, en gros) ?

[hell on wheels]

"1789-1815 Révolution-Consulat-Empire" (Belin/Folio)
Quelqu'un a ce livre et pourrait me dire quelle est la répartition des 3 parties (nombre de pages, en gros) ?

Si ça peut attendre ce soir !

[bidassoa]

Les chapitres:
Préface p5
I Un pouvoir et une société face à leurs contradictions (1787-1782) p11
II Concilier Monarchie et Révolution (1789-1782)? p55
III La liberté ou la mort (1792-1795) p97
IV le directoire (1795-1799) p139
V Le Consulat p179
VI L'Empire p219
VII L'état de l'économie, l'économie de l'état p269
VIII la révolution française et les cultes p313
IX Les contre- révolutions françaises p377
X Relations Internationales: la France, l'Europe, les colonies p421
XI l'omniprésence de la guerre p465
L'Atelier de l'Histoire p 517 à 709 (sources, débats, historiographie, annexes ..)

Si cela peut te faire une idée de la répartition entre Révolution, Consulat et Empire.
Pour l'histoire militaire c'est surtout le chapitre XI

[Frederic Velasco]

OK merci
En fait, je suis plus intéressé par la partie Révolution et Directoire.
Je viens d'acheter "Le Directoire" chez La Fabrique mais j'aurais aussi aimé un livre ("événementiel") récent embrassant ces deux périodes.