Je vous propose une aide de jeu permettant d'évaluer les chances de résultats des batailles. Je sais que quelque chose de similaire a déjà été proposé il y a peu (voir quelques posts plus haut), mais la forme ne me plaisant guère, j'en ai refait une plus à mon goût.
Cette aide de jeu est téléchargeable sur bgg (
ici). Je n'ai pas pu la mettre directement sur Stratégikon, la taille du fichier étant trop grande.
J'en profite pour expliquer brièvement comment sont résolus les combats. Il y a deux types de combats dans le jeu : les "batailles" et les "assauts". Des batailles sont résolues quand les combats ont lieu en terrains découverts ou forestiers, et des assauts quand les combats ont lieu dans des cités ou dans des terrains montagneux ou marécageux. L'aide de jeu proposée ne concerne que les batailles.
Une bataille est résolue en soustrayant les "points de combat" (CP) du défenseur à ceux de l'attaquant, points de combat qui peuvent être modifiés par le terrain, le temps, des cartes événement, etc. On obtient un différentiel entre -3 et +6 et on tire une carte du paquet de l'attaquant pour y lire directement le résultat de la bataille. Par exemple, si le différentiel de CP est +3, en tirant la carte ci-dessous, on obtient un résultat DR, qui oblige le défenseur à reculer. Treize résultats différents de bataille sont possibles.

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Il y a dans la pioche de chaque joueur 43 cartes, et bien sûr les résultats sont différents sur toutes les cartes. Il peut donc être assez malaisé d'estimer ses chances de réussite dans une bataille. L'aide de jeu indique pour chaque camp (les deux premiers tableaux) la distribution (en %) de chacun des résultats. Évidemment, cette distribution n'est valide que pour la première carte tirée de la pioche complète : dès que des cartes sont retirées de la pioche, les chances d'obtenir tel ou tel résultat à la carte suivante sont modifiées. Néanmoins, la connaissance de la distribution initiale des résultats reste intéressante pour pouvoir évaluer ses chances de manière générale, indépendamment des cartes qui ont déjà été tirées. .
J'ai également groupé les résultats par "grands types" (les deux tableaux du bas) : ils servent à estimer ses chances d'obtenir un type de résultat souhaité : par exemple réussir l'exécution d'une "pince" blindée, ou de faire reculer l'adversaire.
On commençait à discuter dans un précédent post des très faibles pertes de l'Allemand en 41-42 dans la partie que j'ai faite avec amulius. En consultant la troisième table de l'aide de jeu, on constate que l'Allemand ne peut pas subir de perte inévitable au-delà d'un différentiel de CP de -2. Des pertes sont possibles avec des batailles en zones contestées ou en tirant un résultat BB ("Bloodbath"), mais le joueur peut éviter ces pertes s'il le souhaite et qu'il a été assez prudent pour disposer de points de ressource en réserve (pour éviter la perte sur un résultat BB). Comme vous vous en doutez l'Allemand ne fera jamais des attaques à -3 ou à -2, ce n'est donc pas en attaquant qu'il prendra des pertes (la situation peut être différente pour les assauts qui sont résolus d'une autre manière, mais mon adversaire allemand lors de notre partie s'était montré suffisamment habile pour ne pratiquement pas mener d'assauts avant sa victoire fin 42).
Si l'Allemand est pratiquement immunisé aux pertes dans ses attaques, peut-il en subir avec des contre-attaques soviétiques ? Pour des différentiels allant de +2 à +4 (et le Soviétique aura du mal à atteindre de tel différentiels en 41-42), la quatrième table indique seulement 33 % de chances d'infliger au moins une perte à l'Allemand, dans la grande majorité des cas avec un résultat BB, qui inflige aussi une perte au Soviétique. Comme je l'expliquais plus haut, pratiquement toutes les unités soviétiques en 41-42 n'ont qu'un seul pas, un résultat BB signifie donc une élimination de l'unité, ce qui peut être très dangereux pour la ligne de défense russe alors que c'est maintenant à l'Allemand de jouer... Bref, à part pour pouvoir marquer des points de WSP, je ne suis pas convaincu que contre-attaquer pour tenter d'affaiblir l'Allemand soit une stratégie viable pour le Soviétique en 41-42.